Ah ! le vilain homme !
Allons, vite, choisissez de quel genre de folie vous voulez le dégoûter ; il va venir, comme vous savez, et vous aimez Dorante, sans doute ?
Mais oui, je l’aime ; car je ne connais que lui depuis quatre ans.
Mais oui, je l’aime ! Qu’est-ce que c’est qu’un amour qui commence par mais, et qui finit par car ?
Je m’explique comme je sens. Il y a si longtemps que nous nous voyons ; c’est toujours la même personne, les mêmes sentiments : cela ne pique pas beaucoup ; mais au bout du compte, c’est un bon garçon ; je l’aime quelquefois plus, quelquefois moins, quelquefois point du tout ; c’est suivant : quand il y a longtemps que je ne l’ai vu, je le trouve bien aimable ; quand je le vois tous les jours, il m’ennuie un peu, mais cela se passe, et je m’y accoutume : s’il y avait un peu plus de mouvement dans mon cœur, cela ne gâterait rien pourtant.