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Scène III

ANNIBAL, seul.


Ton zèle ! homme sans cœur, esclave couronné !
À quels rois l’univers est-il abandonné !
Tu les charges de fers, ô Rome ! et, je l’avoue,
Leur bassesse en effet mérite qu’on t’en loue.
Mais tu pars, Annibal. Imprudent ! où vas-tu ?
Cet infidèle roi ne t’a-t-il pas vendu ?
Il n’en faut point douter, il médite ce crime ;
Mais le lâche, qui craint les yeux de sa victime,
Qui n’ose s’exposer à mes regards vengeurs,
M’écarte avec dessein de me livrer ailleurs.
Mais qui vient ?


Scène IV

LAODICE, avec un mouchoir dont elle essuie ses pleurs, ANNIBAL


ANNIBAL

Ah ! c’est vous, généreuse Princesse.
Vous pleurez : votre cœur accomplit sa promesse.
Les voilà donc ces pleurs, mon unique secours,