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m’a regardé, interloqué. « Je vous dis de prendre la porte ! je parle français, il me semble ! » Alors le grand Bougeant s’est levé, et il est sorti sans un mot, et il a fermé si doucement la porte derrière lui que je n’ai pu m’empêcher de sourire. Et, comme plusieurs avaient levé la tête : « Eh bien ! messieurs, qu’attendez-vous ? Qu’y a-t-il là d’extraordinaire ? »

Poignée de main au principal. Poignée qui prend. Poignée virile. J’ai même volontairement, un peu, serré plus qu’il n’aurait fallu. Algarade avec Dumouchel. Il prétendait — nous étions salle des professeurs — que le bavardage de mes élèves troublait les siens. Je l’ai regardé dans les yeux : « Monsieur Dumouchel, quel jour cela s’est-il produit, et à quelle heure ? — Mais… — Monsieur Dumouchel, je ne vous demande pas ça, je vous demande : quel jour, et à quelle heure ? » Et alors j’avançai vers lui. « Monsieur Rousseau, ne vous fâchez pas… Je n’avais pas l’intention… Nous sommes, n’est-ce pas, entre collègues… Si j’avais su… — Monsieur Dumouchel, j’en ai assez ! Comprenez-vous ? J’en ai assez. Et si je vous gêne, vous n’avez pas à me le dire à moi. Allez le dire au Principal : vous connaissez, n’est-ce pas, le chemin de son bureau ? »

Refusé une tasse de café chez la concierge : « Non, non, je vous assure, pas aujourd’hui. Ni demain sans doute. J’ai mes raisons. »