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Les autels sont actuellement tout embaumés. J’ai dit ma messe, ce matin, dans un ravissement infini.

Quelle délicatesse chez la mère Bisson : Je trouve ce soir des roses sur ma cheminée ! Et il y a des moments tels, Seigneur, qu’on souhaiterait se dissoudre en Vous. Il y a des moment où je rêve d’être cette hostie même que je Vous consacre.

Soir du troisième et dernier jour de retraite. Nous avons longuement parlé, mademoiselle Odette et moi. Me remontaient à la mémoire des souvenirs d’enfance et, plus émouvant que tous autres, celui de ma première communion. Je confie à mademoiselle Odette des choses que je n’ai dites à personne. Je lui dis combien, le soir du troisième jour de retraite, après la dernière confession, j’avais souhaité mourir. Je tente même de lui dire la joie du lendemain, de cet instant où, Dieu m’envahissant… « Et pourtant, mademoiselle Odette, j’étais un dur garçon, et mal élevé… »

Elle écoute. Elle est recueillie. Elle dit enfin :

« Il est bon de parler de ces choses. De ces choses dont on ne parle jamais, soit par doute