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m’aider. Mais je ne sais plus lui parler. Il y a de la distance et de la froideur entre nous. Avec lui, je redeviens dur, je redeviens barbare, comme disait si bien M. le Curé. J’ai devant lui ces réactions brutales, « organiques » dont, par ailleurs, j’ai pu me délivrer ; et si je lui parle avec douceur, c’est avec une feinte douceur, et que je perçois moi-même, et dont j’ai honte.’Comment cela se fait-il ?

Mais peut-être cela tient-il à lui. Ne se met-il pas en travers des desseins de Dieu ? Comprendra-t-il un jour qu’il faut se démettre devant Lui et que toute joie durable est faite de renoncement ?

Je ne voudrais pas me proposer en exemple, mais combien j’éprouve la vérité de la vie chrétienne ! Qui veut gagner sa vie la perdra. Mais à celui qui l’a perdue… Oui, Seigneur, il m’est redonné infiniment plus que je n’ai donné, et je sens, encore, que Vous ne m’avez pas fait tous Vos dons.

Mademoiselle de Saint-Englebert, pendant les trois jours de retraite, va s’occuper des petites filles. Nous avons préparé ensemble les textes qu’elle lira. Nous nous sommes mis d’accord très facilement. Ce sera, comme chaque année, quelques vies édifiantes et propres à frapper l’imagination des enfants. Nous y avons ajouté l’histoire de sainte Claire, et quelques-unes des Petites Fleurs de François d’Assise.