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Nos cercles d’études ne marchent pas fort. François ne m’est à présent d’aucun secours. Quant à mademoiselle de Saint-Englebert, elle me disait il y a une semaine que sans doute nous avions été trop ambitieux : « Ne croyez-vous pas, monsieur l’Abbé, qu’il ne faudrait jamais vouloir faire quelque chose ? Tout ce qui est vivant sort de terre par la grâce de Dieu et puis fleurit, et fructifie… Il faudrait davantage penser aux plantes. Nous sommes pressés, monsieur l’Abbé, nous sommes mécaniques et barbares. »

Sans doute et quand je réfléchis aux raisons qui nous déterminèrent, M. le Curé et moi, à cette décision, je ne trouve rien qu’un vain désir de faire quelque chose, et, pour tout dire, de l’agitation.

Mademoiselle de Saint-Englebert m’a dit encore : « Monsieur l’Abbé, c’est à la vie contemplative que nous manquons… Dieu perdu, tout est perdu. » Je me suis rappelé tout d’un coup, revenant au presbytère, qu’il y a un mois, M. Rousseau, lors d’une visite à M. le Curé, m’avait à peu près dit la même chose. Cela m’a gêné un court instant, puis j’ai compris que les mêmes mots ne signifiaient pas nécessairement les mêmes choses. Mais, tout de même, quel chemin j’ai fait ! Quand je