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cette candeur dont j’ai parlé déjà. Et choqué, et plus que choqué, scandalisé, comme si cet aveu eût été une profanation. Je connais à présent mademoiselle de Saint-Englebert. Je sais quelles grâces Dieu lui a faites. Je sais, autant qu’un pauvre prêtre peut savoir ces choses, qu’elle est destinée à une autre tâche que celle d’épouse et de mère de famille. Elle a fait, ces dernières semaines, de si merveilleux progrès dans la voie spirituelle, que je ne puis, bien qu’elle soit parfaitement docile, les attribuer à ma seule direction. Dieu est ici à l’œuvre assurément.

Elle lit actuellement les Lettres Spirituelles de Fénelon, et la Vie de sainte Thérèse. Quand je pense que je ne lui confiai qu’avec doute cette Méthode pour passer la journée dans l’oraison en esprit de foi et de simplicité devant Dieu que Bossuet a écrite pour les religieuses de la Visitation !

Je n’ai naturellement rien dit de tout cela à François, mais j’ai tâché de lui faire comprendre qu’il y a des âmes tellement pures qu’il ne faut que les admirer, qu’elles sont le bien propre de Dieu, comme le miroir en quoi il se contemple… « Oui, le miroir ! » a dit François, et il était alors près des larmes. Et tout d’un coup : « Oh ! je sais bien, monsieur l’Abbé, que je ne suis pas digne de penser à elle. Et pourtant voyez-vous, monsieur l’Abbé, il y a des moments où je crois que Dieu nous a