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la chose au tragique, j ai remâché, éternellement, mes remords.

Car non seulement il y eut impureté, mais il y eut complaisance à l’impureté. J’en suis bien sûr. Quoi que m’ait dit là-dessus monsieur l’Archiprêtre.

Je n’ose plus dormir.

Et peut-être me faudrait-il m’abandonner davantage. À force de craindre le démon j’en grandis le pouvoir en moi.

Me voici de nouveau en paix. Pour combien de temps ? Nous avons eu aujourd’hui la visite du docteur Samuel. Et, chose que j’aurais sûrement jugée inadmissible il y a six mois, il était accompagné du professeur Rousseau. Mon Dieu, quel pauvre^ type ! et contre qui étais-je parti en guerre ? Il n’y a là que l’ombre d’un homme et, pour ne pas être chrétien, un « raté », comme on dit d’ordinaire. Il est tout confît en dévotion et marche à présent l’échine ployée. Il fait, m’a-t-il dit, dans ses loisirs, du travail de bureau pour monsieur l’Archiprêtre de la ville d’Eu, et il s’en trouve grandement honoré. Il s’occupe encore de poésie. « Mais, monsieur l’Abbé, tous mes thèmes, à présent, sont religieux. La vraie poésie, monsieur l’Abbé, est une louange à la gloire de Dieu. » J’ai tâché de lui faire comprendre — je m’étonnais moi-