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jardin que je sentis qu’il me fallait donner l’image. Alors je revins sur mes pas et m’excusai…

ne prends pas cela au tragique, mais m’en inquiète tout de même un peu. J’étais plus sûr de moi en arrivant ici.

J’aurais scrupule à rapporter ici l’entretien que j’ai eu aujourd’hui si cet entretien, qui me fut demandé comme une confession, n’avait été des plus profanes. Au surplus, comme on ne sait jamais ce que deviendra ce qu’on écrit, je changerai les noms et parlerai très discrètement.

Je rêvais dans la sacristie et il était six heures du soir. Je venais de lire mon bréviaire et, un peu fatigué, me disposais à sortir lorsque quelqu’un frappa à la porte. J’ouvris et me trouvai en face d’un grand diable — il devait bien avoir deux mètres — et qui, plantant ses yeux dans mes yeux, me dit : « Pour une confession, monsieur l’Abbé ! » et, en même temps, il franchissait le seuil. Il me parut, à ce moment, qu’il titubait mais, encore maintenant, je n’oserais assurer qu’il fût ivre. Il ferma la porte derrière lui et s’assit, ou se laissa tomber, dans le petit fauteuil que se réserve d’ordinaire M.  le Curé quand il assiste aux le-