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Il se renverse dans son fauteuil et clôt les yeux : « L’abbé Rivet ! Ah ! il fût allé loin si une certaine humeur… indépendante… Il lui eût fallu d’emblée être monseigneur l’Archevêque… Malheureusement… » Il soupire un peu. « Allons, mon enfant, qu’est-ce que je vous raconte ? tôt ou tard, chacun occupe la place qu’il mérite, et l’Église n’est pas seulement juste, mon ami, elle est maternelle, oui, maternelle… » Comme je proteste que je n’ai aucune ambition : « Mon enfant, on dit cela, à votre âge… et puis, tout doucement… A moins, n’est-ce pas, que vous ne soyez un saint ! Mais un saint, mon enfant, cela est rare ! Il y faut des grâces spéciales ! Et ces grâces sont bien dangereuses… »

Je vais réfléchir. Après tout, il y aurait peut-être là un travail vivant à accomplir. Et puis ce cercle d’études ne fera point que des études. Il y aura les pèlerinages : nous pourrions aller ensemble à Saint-Christophe. Il y aura même des promenades. Oui, c’est à voir. Il est clair que M.  le Curé juge bien quand il propose François Deconihout pour être, comme il dit, le « leader » du groupe des jeunes gens. Je me suis d’abord, et bien à tort, défié de ce petit. Je le savais ancien élève de M.  Rousseau et gardant pour son ancien professeur une déférence et une reconnaissance excessives. Mais ce sont là, je crois, signes d’une nature très généreuse. Oui, François Deconihout est un