Page:Marius Grout - Le vent se lève.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

M.  de Saint-Englebert. Mademoiselle de Saint-Englebert a joué du piano. Elle est, dit-on, bonne pianiste : je n’y connais rien. Elle a joué du Chopin, je crois, et si je me rappelle bien, un Prélude. Je me suis trouvé curieusement éipu. La porte-fenêtre était ouverte sur le jardin. Il faisait doux. On entendait un oiseau dans un arbre… Je ne me savais pas si sensible à la musique.

Nous sommes revenus par une belle nuit de lune. Je ne désirais pas marcher vite. Je me trouvais très satisfait des lenteurs de M. le doyen, et même de ce petit arrêt, à quoi il lui fallut se résoudre, et qui me permit, à moi, de regarder le ciel et de faire une petite prière. Une petite prière inspirée, montée du cœur. Il y a longtemps que ça ne m’était arrivé.

M.  le Curé a des projets. Il voudrait fonder ici, sous le patronage, je crois, de saint Thomas d’Aquin, deux cercles d’études, l’un pour les jeunes gens, l’autre pour les jeunes filles. Cela lui a été suggéré, je pense, par l’expérience d’un confrère, l’abbé Rivet, expérience dont l’abbé lui-même, qui fut à Rouen le condisciple de M.  le Curé, a fait le compte rendu dans la Vie Intellectuelle. C’est moi qui avais lu l’article : M.  le Curé n’ouvre que rarement les revues. Je n’aurais rien