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— Non, c’est du nouveau pour moi. Et de qui donc ?

— Mais de son fiancé, Gabriel.

— Ah bon ! Je n’y pensais plus.

— Vous êtes sans doute trop absorbé par vos conquêtes ? » interrogea Chouchoute ; et elle le regarda avec la bienveillance ironique d’une aînée.

« Pas plus que vous par vos officiers, répliqua-t-il de suite avec l’impertinence d’un fils gâté comme une fille et qui traite d’égal à égal les demoiselles plus âgées.

— Vous vous trompez, monsieur Gabriel : je n’aime ni le sabre ni les galons.

— Allons ! On cite pourtant de vous une déclaration bien carrée.

— Voyons cela », reprit Chouchoute, sûre de soi.

« Vous le voulez : eh bien ! au mariage de votre sœur, vous n’aviez que treize ans, vous donniez le bras à un lieutenant qui vous a demandé en souriant quand vous vous marieriez et vous avez répondu d’un ton très sérieux en vous redressant : « Monsieur, quand vous aurez vos cinq galons. »

— Moi ? Quelle infamie ! Et où avez-vous été pêcher cette histoire ?

— Tout le monde la raconte au lycée.

— Comment ! on s’occupe encore de moi au lycée ? j’ai passé l’âge ! Je pourrais presque être votre maman, mais Dieu merci !

— Eh ! que voulez-vous ? il y en a toujours qui regardent plus haut que leur tête.

— Sont-ils effrontés ! dit Chouchoute. Les hommes