Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces anéantiſſemens ſi doux, ſans leſquels l’éxiſtence n’eſt rien. Mais lorſque vous vous ſentirez près de mourir, ſuſpendez l’inſtant de votre mort, juſqu’à ce que nous puiſſions mourir enſemble.

Oui, c’eſt vous, c’eſt Vous ſeule que j’adore : Vous êtes ma vie : ah ! Déeſſe… « Adonis tranſporté alloit en dire davantage, quand elle lui coupa la parole par un baiſer. Leurs ames errantes ſur le bord de leurs lévres s’y réuniſſent & ſe confondent. Je ſuis comblé de délices, s’écrie Adonis. Quel enchantement, dit Venus !