Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſeaux firent entendre leurs concerts à pluſieurs repriſes.

Depuis que la Nuit, cette diſcrete confidente des Amours, eût répandu ſon ombre ſur la Terre, juſqu’à ce que l’Aurore en eût déchiré le voile épais, Vénus ne s’occupa que de ſon cher Adonis, dont les regards pleins de feu remplaçoient les rayons de l’aſtre du jour. Elle n’eût jamais déſiré d’autre flambeau que celui qu’elle poſſédoit dans les ténébres.

Elle le vit à regret s’éteindre. Les yeux d’Adonis ne lançoient plus que des regards mourans. Il ſe ſentit accablé, & céda, mal-