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qu’un déchaînement d’arrivismes mesquins et d’ambitions oratoires.

« Nous voulons combattre enfin la tyrannie de l’amour, qui, surtout dans les pays latins, entrave et tarit les forces des créateurs et des hommes d’action. Nous voulons remplacer dans les imaginations la silhouette idéale de Don Juan par celle de Napoléon, d’Andrée et de Wilbur Wright, et, en général, arracher les mâles de vingt ans à la vaniteuse obsession de l’aventure galante et de l’adultère.

« Nous voulons pousser la jeunesse aux plus audacieux vandalismes intellectuels pour qu’elle vive avec le goût des belles folies, la passion du danger et la haine de tous les conseillers prudents.

« Nous voulons préparer une génération de poètes puissants et musclés qui sachent développer leur corps courageux autant que leur âme sonore.

« Ces poètes, ivres d’orgueil, s’empresseront de jeter bas de la chaire pédagogues