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MARY

John ! John !… Qu’as-tu ?… Tu ne peux penser ce que tu viens de me dire !

JOHN (se dégageant de l’étreinte de Mary).

Je veux être franc avec toi… Moi aussi, je ne t’aime plus comme autrefois. Moi aussi je n’éprouve plus le même plaisir à tes baisers…

MARY (s’accrochant à lui).

Non ! non ! Ne dis pas ça !… C’est horrible !… Ne prononce plus ces mots ! Je t’aime toujours !… Je n’aimerai que toi !…

JOHN

Non, Mary !… Ce que je te dis est vrai… Mais cela n’a pas d’importance, vois-tu, parce que je te désire encore assez pour disputer ton corps et ton amour à qui que ce soit !… Nul ne pourra toucher à tes lèvres ! Quand à lui, il t’aura moins que tous les