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VIES CHOISIES


DES PÈRES


DES


DÉSERTS D’ORIENT




DE L’ORIGINE DE L’ÉTAT MONASTIQUE.


La vie monastique a eu ses modèles dans l’ancienne alliance, comme elle a reçu dans la nouvelle sa dernière perfection. Les Nazaréens, qui se consacraient à Dieu par un vœu particulier ; les Récabites, qui vivaient sans possession et logeaient sous des tentes ; Élie, Élisée, les enfants des prophètes, qui gardaient la continence, la pauvreté, et habitaient dans les solitudes, en furent les figures, et l’annoncèrent de loin dans l’Ancien Testament.

Ceux qui, dans le Nouveau, ont dès le commencement embrassé cet état, ont eu en vue de pratiquer les conseils de l’Évangile et d’exécuter à la lettre ces paroles de Jésus-Christ : Vendez ce que vous avez, donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel ; après cela venez et me suivez. (Luc, xviii, 22.) Et ces autres : Quiconque aura quitté pour l’amour de moi sa maison, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou ses enfants, ou ses terres, il en recevra le centuple et possédera la vie éternelle. (Matthieu, xix, 29.)

Ainsi ce saint état n’est pas une invention humaine, puisqu’on y prend pour règle les conseils évangéliques ; et comme Jésus-Christ est l’auteur de ces divins conseils, il doit être aussi regardé comme l’auteur d’une institution où l’on fait une profession expresse de les suivre.

Ce divin maître, dont la sagesse dispose tout avec force et avec douceur, ne proposait pas ces maximes comme des lois indispensables à chaque fidèle pour le salut ; il les