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SAINT BASILE LE GRAND ET SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE.


Ces deux illustres saints ont tant fait d’honneur à l’ordre monastique, que nous ne saurions nous dispenser d’en parler dans ce recueil. Nous n’avons pas cru devoir les séparer ici, puisque leur liaison a été si étroite, et qu’ils ont agi d’un accord merveilleux pour donner dans leur province le même éclat à l’état monastique qu’il avait dans la Syrie, la Palestine et l’Égypte.

La ville de Césarée en Cappadoce fut la patrie de saint Basile. On met sa naissance vers l’an 328 ou 329. Il trouva dans sa famille la noblesse, les richesses et la sainteté. Il fut élevé dans son enfance par son aïeule sainte Macrine, et reçut de son père les premières connaissances des lettres humaines, et apparemment de la rhétorique. Il alla ensuite successivement à Césarée de Palestine, à Constantinople et à Athènes, pour faire ses autres études, et ce fut dans cette dernière ville qu’il contracta une étroite amitié avec saint Grégoire de Nazianze, qui était à peu près de son âge et avait les mêmes inclinations que lui pour la vertu.

La conduite qu’il garda dans ces différentes villes répondit à l’éducation toute sainte qu’il avait reçue, et aux excellentes dispositions qu’il avait naturellement pour les hautes sciences. Il égalait ses maîtres, et surpassait ses condisciples en toutes sortes de sciences. Il s’acquit en peu de temps une gloire tout extraordinaire parmi le commun du peuple et parmi les premiers de la ville. On admirait en lui une science et une érudition qui étaient au-dessus de son âge. Il faisait paraître une gravité et une égalité dans sa conduite