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flétait trop docilement la pensée des autres pour s’acquitter utilement de cette besogne réfléchie.

Ce qu’elle écrivait dans l’avant-propos de Mont-Revêche est très évidemment vrai en tous cas de ses premiers romans, où l’esprit de système ne joue aucun rôle et qui ne sont que la naïve et involontaire confession des sentiments qui alors fermentaient en elle. Les personnages, ce sont, sans qu’elle ait voulu les peindre, les gens mêmes avec qui elle vivait ; le cadre où elle les a placés, ce sont les paysages qu’elle avait encore dans les yeux. À cela venaient s’ajouter les inconscients ressouvenirs de ses lectures et les récits que lui faisait par exemple son ami Néraud de son séjour à l’Île-de-France ou le capitaine Rœttiers de ses campagnes à travers l’Europe. Des caractères comme ceux de Sylvia, de Jacques ou de Ralph, elle ne les a point imaginés à coup sûr pour les besoins d’une thèse ; elle s’est seulement souvenue. Elle avait