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n’être point seulement les porte-parole de l’auteur. Quel contraste avec les personnages de Flaubert, Bouvard et Pécuchet par exemple, allégoriques cependant et symboliques au premier chef, et en même temps si réels, si vivants, d’une vie si naturelle et si intense à la fois !

Mais il est arrivé à George Sand beaucoup moins souvent qu’on ne l’imagine de vouloir rien prouver. Si ses héros déclament souvent, c’est qu’elle a la tête remplie de déclamations et que tout ce qui est en elle s’exprime involontairement dans ce qu’elle écrit. La plupart du temps, elle conte pour conter ; elle le déclare elle-même dans l’avant-propos de Mont-Revêche : « C’est un préjugé très accrédité dans l’histoire des arts que le roman doit fournir une conclusion aux idées qu’il soulève et prouver quelque chose. Je n’ai jamais songé à demander rien de ce genre aux ouvrages d’art :