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rêvent de changer la face du monde en poussant leur rabot ou en bèchant leur jardin ; les fées sont parties et il ne reste plus devant nous que Michel (de Bourges) ou Pierre Leroux.

Dès que George Sand cesse de décrire et de conter, dès qu’elle veut analyser ou prouver, les incohérences, les inconséquences apparaissent à chaque page, et l’on ne peut se défendre d’un mouvement d’humeur contre le merveilleux conteur qui vient ainsi gâter un plaisir qu’il peut, quand il veut, faire si charmant, et troubler l’illusion douce où il nous fait vivre aussi longtemps qu’il le souhaite. Lorsque George Sand cherche à faire servir un récit à la démonstration d’une thèse, tout aussitôt les personnages qu’elle met en scène cessent de vivre, et par cela seul qu’elle les a voulus tels ou tels. C’est chose frappante dans Mlle de la Quintinie, où seuls le vieux M. de Turdy et son jeune ami Henri ont parfois l’apparence d’exister pour eux-mêmes et de