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semble acceptable et naturel, parce que tout a semblé naturel à l’auteur, que les choses lui sont venues ainsi, et qu’il nous les a dites comme elles lui sont venues. Nous sommes transportés en un monde lointain où tout nous est enchantement, parce qu’en lui subsiste ce qui, dans ce monde où nous vivons, nous trouble et nous émeut et qu’en lui toutes choses cependant s’embellissent et se nimbent d’une auréole de rêves. Dans cet univers, qui semble pourtant le frère du nôtre, rien ne saurait nous heurter, car nous sentons bien que jusqu’à cette heure nous n’y avions vécu que dans nos songes.

Lorsque nous sommes contraints de comprendre que c’est bien sur cette même terre où nous marchons que posent aussi leurs pieds tous ces êtres légers et fragiles qu’une fantaisie a pour un instant appelés à vivre, l’illusion cesse et le charme s’évanouit. Il faut subir alors les interminables prédications de ces réformateurs qui