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portes de ce monde de rêves où elle aimait tant à vivre. Les marionnettes de Nohant ont tenu une très large place dans sa vie et sa pensée ; elle s’enchantait des nuits entières à suivre les aventures merveilleuses où la fantaisie de son fils se plaisait à promener ses dociles acteurs de bois. Peut-être prenait-elle plus de plaisir encore à ces libres et fuyantes épopées, tantôt burlesques, tantôt tragiques, où se mêlaient Arlequin et la grand bête, la bonne fée et Colombine, les paysans et les marquises en une fantastique ronde, qu’aux drames dont l’action, une et forte, ne laisse pas place aux rêveries des auditeurs.

Ce n’est point, au reste, un parti-pris chez George Sand que cette manière fantaisiste et comme insouciante de composer, que cette habitude plutôt de ne composer pas. Aucun écrivain n’eut jamais peut-être la même sincérité naïve : elle écrit comme on parle, comme on