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écrivain n’a porté en lui un tel trésor d’images, aussi variées, aussi souples, aussi changeantes, et d’elles-mêmes, sans qu’elle eût à faire un effort pour reconstruire les paysages où elle avait longtemps vécu, elles s’organisaient en des ensembles naturels et vivants, qui communiquent au lecteur le sentiment que lui donneraient les sites dont ils ne sont point peut-être après tout la minutieuse et fidèle copie.

George Sand écrivait en 1863 : « Le monde extérieur a toujours agi sur moi plus que je n’ai pu agir sur lui ; je suis devenu un miroir d’où mon propre reflet s’est effacé, tant il s’est rempli du reflet des objets et des figures qui s’y confondent. Quand j’essaie de me regarder dans ce miroir, j’y vois passer des plantes, des insectes, des paysages, de l’eau, des profils de montagnes, des nuages, et sur tout cela des lumières inouïes, et dans tout cela des êtres excellents ou splendides. » (Impressions et sou-