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et fuyantes, ces images qui semblent faites de la brume d’argent où sourit le soleil matinal. George Sand regretta longtemps ce compagnon de sa jeunesse qui avait si souvent passé dans ses rêves, entouré « d’êtres mélancoliques et tendres qu’il conduisait parmi des paysages délicieux au bonheur et à la vertu. »

À ce moment de sa vie, l’imagination de la petite fille transformait à son gré le parc et les champs où elle vivait ; sa fantaisie faisait « d’une butte haute de trois pieds une montagne, de quelques arbres une forêt, du sentier qui allait de la maison à la prairie le chemin qui mène au bout du monde, de la mare bordée de vieux saules un gouffre ou un lac. » (Histoire de ma vie, III, p. 20.) Elle avait néanmoins de tout ce qui l’entourait une très nette vision : elle avait gardé des vieilles amies de sa grand’mère, de son grand-oncle de Beaumont, les plus précis et les plus pittoresques souvenirs. Tout ce pays