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Mais à mesure que venaient les années, et, déjà à l’époque où elle écrivait Valentine et Lélia, on le pouvait pressentir, un changement se faisait dans sa manière d’aimer : elle devenait maternelle. Jusque dans ses passions les plus vives, elle garda d’ordinaire cette attitude protectrice et doucement caressante. Elle craignait de faire souffrir, d’humilier, de blesser ; elle avait plaisir à entourer de « gâteries » ceux qu’elle aimait, à les soigner, à les aider en toutes choses. Elle mettait de côté tout amour-propre, elle se résignait à toutes les concessions, elle n’était point avide de dominer ni jalouse : c’est que c’était pour eux et non pour elle qu’elle aimait tous ceux à qui elle a donné sa tendresse ; elle en était du moins persuadée. Elle était par dessus toutes choses d’une exquise et parfaite bonté ; elle a éprouvé sans doute, et plus encore peut-être subi, d’ardentes et violentes passions, mais ce sont les