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n’a jamais compris en quelles étroites limites se doit enfermer la science, si elle veut demeurer certaine. Bien souvent elle s’est condamnée à étudier des heures entières à la loupe la corolle d’une fleur ; durant des semaines, elle étiquetait des minéraux sans se lasser jamais, elle imposait à sa mémoire rebelle de retenir d’interminables classifications, mais elle espérait que toute cette bonne volonté lui serait comptée, que cette patiente étude des faits lui ferait plus claires les lois éternelles de l’univers et qu’alors elle se sentirait plus près de ce Dieu qu’elle a toujours cherché d’un si ardent amour. La recherche de Dieu, tel est en réalité pour elle l’objet de la science. Elle espère que le voile qui enveloppe l’Éternel deviendra moins épais et que, dès lors, il n’y aura plus d’athées. Cette foi, faite de confiance et d’amour, quelle autre religion eût-on pu attendre de l’obstinée « chercheuse de tendresse ? »