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garde indifférent le jeu immuable des lois éternelles. La nature tout entière est divine, partout fermente et rayonne l’amour sacré du Père universel. « Je ne peux pas me représenter, écrit-elle, un Dieu hors du monde, hors de la nature, hors de la vie. » (Nouvelles lettres d’un voyageur, p. 205). Mais ce Dieu, épandu dans l’univers, est un Dieu personnel cependant, une âme de justice et de bonté.

Lorsque la foi très ardente et très naïve qu’elle avait au dogme catholique s’ébranla chez George Sand en ces années de jeunesse solitaire, une religion personnelle ne vint point toutefois remplacer aussitôt la doctrine où ne se pouvait plus attacher sa croyance. La jeune fille se reprit à rêver ; elle faisait à cheval de longues promenades où rien ne la venait distraire que la rencontre des troupeaux silencieux qui passent, graves et lents, sur la brande, et des bandes d’oiseaux voyageurs qui traversent