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brèves de sa vocation chrétienne. Sa religion alla sans doute se dégageant des dogmes et des formules, mais il est un sentiment qui tient dans son œuvre une aussi large place que l’amour même, c’est l’adoration.

Elle sent en toutes choses l’omniprésence de Dieu, elle ne peut se soustraire au victorieux attrait de la majesté divine, qui se révèle sans cesse dans l’éternelle vie de l’univers, sans jamais se dévoiler tout entière. Il lui faut se prosterner devant ce Dieu, qui lui est partout sensible, et, dans le recueillement et le silence, adorer sa volonté, toujours bonne et sainte. Autant elle a peu de respect intérieur pour les lois sociales, qui ne lui paraissent jamais que des conventions établies par les hommes et qu’ils peuvent modifier à leur gré, autant elle éprouve d’intime vénération pour tout ce qui lui apparaît comme un ordre de Dieu ; elle ne connaît point, du jour où elle est sortie de