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physiciens du xviie et du xviiie siècle et des poèmes de lord Byron fit le reste, et, lorsque mourut sa grand’mère, Aurore Dupin avait perdu cette foi vivante dans le Dieu de l’Évangile qui, un instant, lui avait rempli l’âme.

Mais il resta à George Sand de ces deux années de vie en étroite communion avec le divin une sorte d’exaltation sans objet, qui vint renforcer et grandir encore ce besoin d’amour qui, toujours plus impérieusement, gouvernait sa vie. Nous pouvons entendre comme un écho affaibli de cette voix qui lui parlait avec une si altière douceur sous la lampe d’argent de la chapelle, embaumée des parfums de la nuit, dans les ardentes prières du père Alexis et de son élève aimé, les disciples du Christ de l’avenir, l’abbé Spiridion. Jamais, au reste, George Sand ne put se désintéresser et se déprendre de cette vie divine qu’elle avait vécue durant les heures