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vers, bien souvent, d’étranges aventures de cœur.

Mais il ne suffisait point à Aurore Dupin d’être aimée, il lui fallait se donner toute, se sacrifier à ceux qu’elle aimait ; la mère Maria-Alicia n’avait que faire de ce don parfait d’elle-même, elle n’avait à lui demander ni sacrifice ni dévouement. Peut-être est-ce la véritable origine de la crise religieuse qu’eut à traverser cette enfant enivrée de tendresse.

Aurore Dupin n’était pas pieuse lorsqu’elle entra au couvent. On lui avait enseigné la mythologie avant même le catéchisme : légendes profanes, contes de fées et récits évangéliques, tout cela vivait en bonne intelligence en son esprit et tout cela avait pour elle même valeur ou peu s’en faut. Elle avait fait à La Châtre une première communion de convenance, et le brave vieux curé de Saint-Chartier, qui dans ses sermons n’entretenait guère ses