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de sécheresse et de passion, déçue dans son besoin de tendresse paisible et durable, la petite Aurore se retournait vers sa grand’mère, dont elle sentait instinctivement la grande et sérieuse bonté. Mais la mort de son fils avait brisé chez Mme Dupin de Francueil le pouvoir d’exprimer la tendresse qui persistait ensevelie au plus profond d’elle-même. Puis, bien qu’elle n’eût aucune morgue et qu’elle ne fût point entichée de son rang, il y avait dans ses manières une dignité aimable, une sorte de solennité simple qui intimidait fort l’enfant et l’éloignait, malgré qu’elle en eût, de cette grande dame qui ressemblait si peu à sa mère et à la bonne tante Lucie, les filles du marchand d’oiseaux.

Ce n’était pas non plus auprès du précepteur Deschartres, cet étrange composé d’austère honnêteté et de fatuité pédante, ni auprès de son frère, garçon brutal et taquin,