Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sont précises. George Sand est de cette famille d’esprits : un sentiment puissant et doux circule à travers son œuvre entière et l’anime d’un souffle de vie, mais elle ne lui a point toujours obéi, soumise qu’elle était parfois aux influences du dehors. C’est ce sentiment qu’il importe de démêler.


I


George Sand conte en un passage de l’Histoire de ma vie une touchante histoire. Il y avait à La Châtre au temps de sa première jeunesse un pauvre fou qui s’en allait le long des chemins, cherchant sans cesse on ne savait quoi ; il entrait dans les maisons, regardait de tous côtés et s’asseyait sans mot dire. Mais comme on lui demandait un jour ce qu’il désirait : « Rien de nouveau, répondit-il, je cherche la tendresse. » Et il la chercha toute sa vie, par