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roman en une œuvre scientifique : on voit bien tout ce qu’il y peut perdre en beauté et en puissance, on ne voit guère ce qu’il y peut gagner.

Seuls des littérateurs peuvent se complaire dans l’illusion que l’on aide aux progrès de la psychologie en analysant minutieusement les caractères de personnages qui n’ont eu d’existence réelle que dans l’imagination de l’écrivain même qui les étudie. Qu’importe que tous les traits dont vous les avez composés soient empruntés à la réalité, s’ils ne sont point groupés comme dans la réalité même ? Et les âmes réelles, les âmes d’hommes qui ont vraiment vécu, ce n’est pas dans les romans qu’on les ira chercher, si l’on met à part quelques autobiographies, mais dans les correspondances, les mémoires, les journaux tenus au jour le jour. Veut-on au contraire étudier une catégorie donnée de phénomènes psychologiques ? c’est en comparant et en classant méthodiquement les