Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cription ; elle n’en avait pas, à vrai dire. Les conceptions qu’il s’est fait de la vie, de l’homme, de la société ; on en trouverait plusieurs dans l’œuvre de George Sand, mais nulle ne lui appartient en propre. Sa psychologie, sa connaissance raisonnée des sentiments, des pensées et des instincts des hommes ; c’est à peine si l’on trouve dans les innombrables romans qu’elle a écrits sans se lasser, quelques analyses éparses. Son style enfin ; mais le style de George Sand est précisément inimitable ; il n’existe pas pour lui-même et par lui-même, il ne peut se séparer des sentiments qu’il exprime, des images qui trouvent en lui leur forme définie. Pour écrire comme George Sand, il faudrait imaginer et sentir comme elle.

On a cherché à caractériser d’un mot la nature même de son génie : c’est, a-t-on dit, un romancier idéaliste. Mais, à parler net, qu’entend-on par là ? qu’elle n’observe point ? qu’elle n’a