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C’était déjà cette même idée d’abnégation, de sacrifice, d’effacement de soi, qui lui avait inspiré Valvèdre, le Dernier amour, Monsieur Sylvestre. Et, tout au début de sa carrière littéraire, n’a-t-elle point déjà donné au « vieux » Jacques, cette même crainte de la douleur des autres, ce même désir passionné de n’être pour personne une cause de souffrance ? Il aime ardemment sa femme, et cependant il se tue pour lui épargner un remords, pour lui assurer la jouissance paisible d’un nouvel amour : rien cependant ne lui serait peut-être plus aisé que de la reconquérir. Sous les grandes phrases romantiques qu’il déclame solennellement vit caché un instinct d’exquise tendresse, et c’est par cet amour humble et timide, passionné pourtant jusqu’à la mort, qu’en dépit des années qui vieillissent tant de choses, il nous émeut encore.

Mais c’est surtout l’étude des caractères de