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émergeaient dans sa mémoire, toutes dorées de la gloire lumineuse du passé.


III


Il semble que cette imagination, tout imprégnée de la vie frémissante et sacrée de la nature, et familière en même temps et romanesque qui s’unissait chez George Sand à une sensibilité tendre, à un ardent besoin d’aimer, de consoler, de se donner, explique pleinement ce beau génie, fait de liberté, de grâce et de tendresse. Sa conception de l’amour, telle qu’elle la formule par exemple dans Valentine, ne semble point tout d’abord pouvoir s’accorder avec cette crainte exquise de faire souffrir, d’attrister les cœurs, de mettre dans une vie un trouble ou une douleur, qu’elle n’a jamais cessé d’éprouver. Mais il ne faut pas se laisser prendre aux apparences. Tout d’abord, cette théorie de