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ceux qui ne connaissent les gens de campagne qu’à travers Balzac ou Maupassant. Sans doute, tous les sentiments de féroce cupidité, de brutalité haineuse, de lâche et cynique perfidie que les écrivains réalistes ont découverts en eux, ils les possèdent ; mais ils ne possèdent point que ceux-là. C’est chose complexe qu’une âme d’homme, et les romanciers l’oublient souvent, les romanciers réalistes comme les autres.

Il faut d’ailleurs aimer vraiment la scolastique pour parler du paysan en soi et s’imaginer que tous les travailleurs de la terre doivent être nécessairement taillés dans le même bloc : c’est une conception qui rappelle celle du sauvage ou du criminel type et qui n’a même pas le même degré de réalité.

Certes, des œuvres comme la Mare au diable ou François le Champi sont des poèmes, bien plutôt encore que des romans, et il est fort probable qu’un Anglais ou un Alle-