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de sa vie, elle l’avait vécue au milieu d’eux, partageant leurs espoirs et leurs craintes, prenant intérêt aux mêmes choses qui les intéressaient eux-mêmes, parlant leur langue savoureuse et naïve. Elle en était venue à être impressionnée par les grands événements de la vie, par la naissance et par la mort, par le mariage et par l’absence, comme les gens simples qui l’entouraient. Toutes les émotions qu’elle met au cœur de ses personnages rustiques, au cœur de Fadette ou de Landry, du brave Germain ou de Madeleine Blanchet, la bonne meunière, ils les peuvent éprouver, s’ils ne les éprouvent point toujours, ou plutôt s’ils ne savent point toujours qu’ils les éprouvent.

C’est un jugement vite et aisément porté que de traiter de bergeries d’opéra-comique tous les idylliques poèmes où George Sand a exprimé l’âme douce et profonde des paysans ; mais c’est un jugement auquel souscrivent seuls