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agir comme il fait. Si un roman comme Lucrezia Floriani même peut nous donner l’illusion que George Sand était douée de cette sagacité méthodique qui fait toute la valeur d’un psychologue, c’est qu’en dépit des dénégations qu’elle a multipliées, ce roman n’est guère qu’une page détachée de sa vie, une confession personnelle. Il est probable que cette idée d’une étude à demi scientifique de l’âme humaine ne lui est venue qu’après coup et lorsque les œuvres qui les devaient appliquer étaient déjà faites. Seulement, il y avait en elle, et elle le dit expressément dans cette même notice, un sentiment très vif des dangers qui menaçaient alors le roman : il allait s’égarant en mille bizarreries ; elle veut revenir à la nature, non parce qu’elle est plus vraie, mais parce qu’elle est plus belle. Si elle se laisse séduire aux peintures exactes et fidèles, c’est que leur simplicité même les fait plus gracieuses à la fois, plus vivantes