Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

communicable individualité, ce n’est point une allégorie froide, mais la forme plastique que revêtent dans un esprit des émotions personnelles. Seulement, comme ces émotions ont toujours un caractère d’extrême généralité, que George Sand a eu ce don précieux d’avoir une âme qui n’était qu’un exemplaire plus parfait et plus beau de l’âme commune, le symbole acquiert, sans que l’auteur y ait un instant songé, une valeur universelle, et ce sont les sentiments éternels de l’humanité qui s’incarnent en des images précises, en des sites nettement individuels, en des événements qui se sont passés en un pays et un temps défini, un pays et un temps qui ne correspondent peut-être à rien dans l’univers extérieur, mais qui du moins ont eu dans l’esprit de l’écrivain une existence distincte et particulière. Dès lors, au contraire, que George Sand veut expressément composer une allégorie, elle a recours aux images com-