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OPINIONS

De Ferdinand Brunetière.

Ou nous nous trompons fort, ou l’auteur de Mon frère Yves n’est devenu tout à fait lui-même que dans ce dernier récit, et au contact de l’auteur de Jack… s’il demeure encore dans la forme quelque trace des leçons de Flaubert ou de M. Daudet, outre que c’est assez peu de choses, le fond n’appartient bien désormais qu’à Loti. Toute affectation de byronisme ou de baudelanisme a heureusement disparu. Rien ou presque rien ne demeure ici de ce qu’il y avait d’artificiel encore dans le mariage de Loti, ou dans Azyadé.

C’est vraiment une façon tout originale de sentir et de rendre. Il y a certainement un homme qui pense, sous cet impressionniste, et sous ce peintre hardi, quelquefois même brutal de la réalité, certainement, il y a un poète, un poète avec son idéal et ses moyens à lui.


Les romans de Pierre Loti, Revue des Deux-Mondes,

(1er novembre 1903).