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père. La famille de Loti se trouve dans une situation de fortune précaire. Loti trouve un dérivatif à tous ses ennuis dans ses essais littéraires. Des extraits d’un journal datant de la première année d’école navale de Loti nous le montrent à bord du Bougainville se plaisant à fixer les aspects des paysages variés des côtes de France. Au sortir de l’École navale, Loti fait sur le Jean-Bart dans la Méditerranée son voyage d’aspirant. Il est regrettable que les impressions de ce voyage ne nous aient pas été conservées comme l’ont été celles des voyages de Bretagne.

Enfin Loti, en qualité d’aspirant de Ire classe, part de Lorient pour rejoindre la Flore, bâtiment mixte naviguant la plupart du temps à la voile et dont le rayon d’action s’étend de San Francisco à Valparaiso sur la côte américaine. La Flore en outre visite une partie de la Polynésie. Loti occupe les loisirs de sa vie de marin en fixant par le crayon ou par la plume des impressions qu’il réserve alors à ses seuls intimes. Au premier rang de ceux-ci figure son camarade de promotion, le « frère John » de Rarahu qui veille sur lui avec sollicitude en lui faisant de temps à autre un peu de morale.

À cette époque, Loti de sa maigre solde d’officier aide à vivre sa famille que la mort de son frère aîné laisse son seul soutien.

Pendant quelques semaines la Flore s’arrête à Tahiti ; on est alors à la fin de la guerre franco-allemande ; à Papeete la reine Pomaré qui ne fait guère que contresigner les papiers du gouverneur