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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE IV.

Dou Chien è d’une Berbis[1].

Or cunte d’un Chien mentéour
De meintes guises trichéour[2],
Qui une Berbis emplèda
Devant Justise l’amena.
Se li ad un Pain demandei
K’il li aveit, ce dist, prestei ;
La Berbiz tut le dénoia[3]
E dit que nus ne li presta.
Li Juges au Kien demanda
[a]Se il de ce nus tesmoins a[4],10

  1. Phædr., lib. I, fab. 17, Ovis, Canis, et Lupus.
    Romul. Nilant., lib. I, fab. 4. Ovis, Canis, Lupus, Milvus, et Accipiter.
    Anon. Nilant., f. 5.
  2. Fin, rusé, intrigant, intenta un procès à la brebis, et la fit conduire par-devant le juge.
  3. La brebis nia le fait et répondit que le chien ne lui avoit jamais rien prêté.
  4. Avez-vous des témoins ? — J’en ai deux, dit-il, qui sont le milan et le loup.
Variantes.
  1. Se nule testimoine en a.