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POÉSIES

La Raine i va par sa proière
Andeus s’asient sor la pierre,
Mult i truvèrent à mengier
Sanz cuntredit è sanz dangier.30
La Suriz par amur demande
A la Raine de sa viande[1],
Que li semble, vertei l’en die ;
N’en mentiroi, fet-ele, mie,
Mult par est bien apareillié[2]
S’en aive eust esté moillié.

    nité villanus, formé de villa), avoit deux acceptions : la première, qui servoit à désigner la classe du tiers-état, signifioit paysan, habitait de la campagne, propriétaire de biens ruraux, laboureur, fermier et cultivateur ; marchand, artisan, roturier, qui n’est pas noble d’état ou de mœurs, enfin homme du peuple, serf, homme de corps ou de mainmorte. Dans la seconde acception, villain s’employoit pour abject, vil, méprisable, vilis, Dans le man. n° 7218, f° 142, se trouve un fabliau du XIIIe siècle, intitulé, des chevaliers, des clercs et des vilains, c’est-à-dire de la noblesse, du clergé et du tiers-état.

  1. Comment trouvez-vous mon repas, dites-le moi franchement.
  2. Il est fort bien et il eût été beaucoup meilleur s’il eût été plus mouillé.