Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
NOTICE.

en latin dans le moyen âge ; les deux premiers sont anonymes et le dernier est attribué à maître Odon de Cirington[1]. Plusieurs de ces pièces sont agréables et remplies d’esprit ; mais ce qui les rend bien plus intéressantes, ce sont les notions qu’elles donnent sur les coutumes et les usages des Anglois dans ces temps reculés.

Il est à présumer qu’on doit chercher les auteurs et les compilateurs de ces historiettes, parmi les religieux des monastères de la grande Bretagne. Les morales portent fréquemment sur les plaisirs ou les ennuis de la vie monastique. Les sentences de la Bible, les écrits des pères, les passages des livres saints dont on trouve un assez grand nombre, prouvent encore en faveur de cette présomption. M. de la Rue a vainement examiné ces manuscrits avec la plus grande attention, dans l’espoir de trouver les originaux des trente-neuf fables de Marie ; ses recherches ont été infructueuses, et jusqu’à-présent les auteurs qu’elle a imités sont inconnus. Cependant le savant critique a fini par en trouver quelques-unes qu’il a découvertes après un grand nombre de lectures.

  1. Narrationes magistri Odonis de Ciringtonia.