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NOTICE.

le Grand-d’Aussy pense que la description de l’autre de Trophonius a servi de modèle à l’auteur du moyen âge, pour composer la sienne. Pour entrer dans l’un et dans l’autre, il falloit s’y préparer par des purifications et par des prières ; on y étoit conduit de même par des prêtres. Enfin quand on en étoit sorti, il falloit écrire tout ce qu’on avoit vu ou entendu, et ces dépositions étoient précieusement conservées dans le temple.

Il est à présumer que le moine auquel on doit la description du Purgatoire de Saint-Patrice y aura pris le fonds de son idée dans l’ouvrage de Pausanias ; qu’il aura emprunté à Virgile de quoi embellir sa fiction ; puis il aura profité de ce qu’il avoit trouvé chez les deux écrivains de l’antiquité, pour y coudre une histoire capable de donner à son ouvrage une forme dramatique, et le rendre plus intéressant par le merveilleux qu’il y a introduit.

Marie prévient qu’elle a traduit ce poëme à la prière d’un homme prudent et sage, dont elle a reçu des bienfaits. Le peu de