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POÉSIES

[a]Et atraoit è traveilleit
Li ert tolus è si est tuée
[b]E de se maisun fors-boutée[1].10
[c]Geo et mi cumpaignuns menguns
De tun miel tant cum nus vuluns.
Li Ez respunt, tu as dit veir
Mais il est légier[2] à saveir
Qui plus est vilz ke jeo ne sui ?
Qar en tuz lius faiz-tu anui.
Siez là ù siez, vas là ù vas,
Jà par tun fait honur n’aras.
Geo sui par le mien fait amée
E moult chièrement hunerée.20

  1. Ce discours de la Mouche à l’Abeille prouve qu’on ne savoit extraire des ruches le miel et la cire qu’en y faisant périr, au moyen de la fumée, l’essaim tout entier. L’art de châtrer les ruches n’étoit pas encore inventé ; il fut trouvé dans le Gâtinois, et c’est de-là qu’il s’est répandu en France. Voyez sur les Abeilles les différents traités de Manuel, Lombard, Ducarne de Blangy, etc. ; mon édition de la Vie privée des François, tom. II. p. 205—207.
  2. Facile à croire.
Variantes.
  1. Et conqueroit et arréoit.

  2. C’est bien le vérité provée.

  3. Méesme quant poons menguons.