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POÉSIES
FABLE LXVII.
Dou l’Asne et dou Lion[1].
D’un Asnes dist qu’il encuntra
Un fier Liun, sel’ salua ;
Dix te saut, Frère, Diex te saut.
Li Liuns vist l’Asne si baut[2],
Si li respunt hastiwement.
Dès quant summes nus si parent.
Dist li Asnes, merveilles voi
Moult prisés autres Bestes poi,
Tu cuides bien è si est faille[3]
Que nus ne te contrevaille.
Vien ore od moi ensun chest munt[4],
Od les Bestes ensemble sunt,
- ↑ La Fontaine, liv. II, fab. 19. Le lion et l’Ane chassant.
AEsop., fab. 227.
Phædr., Lib. I, fab. 11. Asinus et Leo venantes.
Romul. Nil, lib. 4, fab. 42. - ↑ Hautain, fier, orgueilleux.
- ↑ Tu es persuadé, et cela est bien faux, qu’aucune bête ne te vaut.
- ↑ Viens donc avec moi sur cette montagne où les animaux sont assemblés. En-sun, au-dessus, sur, in summum.