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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE LX.

Dou Gourpil è de l’Ourse[1].

Dun Worpil vus racunte et dit
Qui une Orse truva et vit ;
Forment la proia et requist
Qu’ele soffrit que li fesist[2].
[a]Tais, fet-ele, mauves Goupix,

  1. Le Grand d’Aussi, Fabliaux, tom. IV, p. 225.
  2. Qu’elle voulût bien lui accorder ses faveurs ; tais-toi méchant renard, je ne veux point de toi, tu es trop laid, trop mauvais et trop vil.
Variantes.
  1. Tu es, fait ele, mavez chétis
    Qui tant par es mavais et vis
    Si suis, dist-il, tel com ge soil
    Si te f . . tray[* 1], car faire voil ;
    Fui, fait-ele, lai moi ester.

  1. (*) C’est la seule fois qu’il se rencontre un mot indécent dans les productions de Marie, et ce mot n’a jamais été écrit par cette femme. Il doit être attribué au copiste du manuscrit du Roi, n° 7615, le seul qui contient cette leçon au sujet de laquelle le président Fauchet a fait une note manuscrite assez déplacée.